La Gauche valaisanne alternative est aux côtés des paysans

Publié le par gauche valaisanne alternative

S’il y a bien des travailleurs dans ce pays qui ont aujourd’hui de quoi se plaindre, ce sont les paysans. Leur revenu est toujours en train de diminuer, PA 2011 annonce des conditions de plus en plus difficiles et l’objectif avoué des autorités est la disparition d’un bon nombre d’exploitations: on veut, pour plaire au libéralisme de l’OMC, que seules subsistent d’assez grandes exploitations “modernes” et compétitives, que les autres cessent leur activité. Les paysans ne peuvent plus compter sur la droite qui traditionnellement les défendait: la droite, y compris l’UDC malgré son vernis rural, est toute entière convertie au libéralisme, elle s’intéresse à ceux qui réalisent les plus grands profits et ces plus grands profits proviennent de la finance, du commerce et de certains secteurs industriels, mais plus de l’agriculture comme elle est pratiquée en Suisse. Si les paysans doivent encore attendre des défenseurs, ils viennent certainement de la gauche: pas de la gauche citadine sans cesse en train d’opposer les intérêts des consommateurs à ceux des agriculteurs qui soi-disant sont trop aidés, non une gauche qui veut une autre économie que celle fondée sur le profit.

Pour cette autre économie, une paysannerie forte, gardant le respect de son métier, sans le voir réduit à des méthodes industrielles et à des exigences financières,, est essentielle. Car ce que la paysannerie apporte est considérable: grâce à elle  nous pouvons avoir une alimentation de qualité, l’environnement peut être entretenu, un bon aménagement du territoire peut être assuré, une profession de grande valeur humaine peut être préservée (et même développée). La Gauche valaisanne alternative soutient l’action du syndicat Uniterre et se bat pour que la Suisse adopte le principe de la souveraineté alimentaire: que nos paysans continuent de recevoir les aides actuellement perçues, notamment à travers les paiements directs, que ces aides concernent aussi les petites exploitations, que ce qui peut l’être soit le plus possible produit sur place, dans le souci de la qualité et de l’environnement, et que des protections suffisantes soient maintenues face à l’afflux de produits concurrents venant d’autres pays. De la sorte un revenu correct sera garanti aux paysans, en reconnaissance de leur travail, ce qui ne sera que justice. Et des conditions de travail satisfaisantes pourront aussi être assurées aux salarié-e-s, ce qui n’est pas toujours réalisé quand les employeurs ont de la peine à nouer les deux bouts. Tout cela ne pourra se consolider qu’à condition de renégocier fondamentalement les accords de l’OMC, pour changer à la base son approche de l’agriculture. Travailler dans ce sens ce n’est pas seulement travailler pour la paysannerie suisse, mais pour toutes les paysanneries du monde: la souveraineté alimentaire et une agriculture respectant la qualité et l’environnement sans être soumise aux impératifs du grand commerce international est un projet qui n’isole pas du reste du monde, mais établit la solidarité.

Les paysans valaisans peuvent faire confiance à la Gauche valaisanne alternative pour ne pas transiger sur les positions citées plus haut: notre mouvement naissant est bien sûr encore faible, mais si les paysans en nous soutenant veulent nous rendre un peu plus influents, ils auront des alliés sûrs. A l’écoute de leurs organisations, en se battant contre PA 2011 et contre l’OMC, la Gauche valaisanne alternative dira un non clair au sacrifice de l’agriculture sur l’autel du commerce mondial.



Jean-Marie Meilland

Publié dans Economie

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