Communiqué de la Gauche valaisanne alternative (GVA) Votations du 30 novembre: un tableau en demi-teinte
La GVA est mitigée après l'annonce des résultats de la votation du 30 novembre 2008.
Elle est d'abord satisfaite du rejet très net (66 %) de l'initiative contre le droit de recours des associations: le peuple et les cantons, avec bon sens, ont refusé de donner carte blanche aux promoteurs immobiliers, dont par définition l'intérêt général n'est pas le premier souci. La juste protection de la nature, dans le cadre de la loi, continuera d'être assurée sans qu'une activité économique raisonnable soit entravée, et c'est le mieux qu'on pouvait espérer.
Notre mouvement se réjouit aussi de la nette acceptation (68 %) de la modification de la loi sur les stupéfiants. La population suisse dans son ensemble a montré ainsi qu'elle soutenait une politique réaliste et équilibrée, luttant contre la toxico-dépendance sans pour autant fermer les yeux sur les problèmes des personnes dépendantes et en autorisant l'usage thérapeutique de certaines substances.
En revanche la GVA exprime sa franche déception devant l'échec (59 %) de l'initiative sur la retraite flexible. Il était prévisible étant donné la constance avec laquelle dans ce pays les arguments de la droite l'emportent à chaque fois qu'il s'agit de progrès social. Il est regrettable que pour peut-être longtemps ceux qui ont beaucoup et durement travaillé ne puissent pas se retirer quand ils sont encore en bonne santé et peuvent encore profiter de la vie. Une nouvelle fois les arguments tendancieux sur la démographie et la trop lourde charge pour l'AVS massivement assénés avec l'appui du gouvernement ont eu le dessus. Ce résultat confirme la justesse de notre position lorsque nous soutenions l'imposition du silence aux conseillers fédéraux pendant les campagnes: jointe aux importantes mises du fond du patronat, l'autorité démesurée des "sages" de Berne joue sans doute fortement pour répandre la peur dans ce type de votation.
La GVA regrette enfin et la courte approbation de l'initiative sur l'imprescriptibilité des actes de pornographie enfantine et le rejet de l'initiative dépénalisant la consommation de cannabis. Ces deux résultats sont en lien avec l'ambiance sécuritaire qui règne aujourd'hui et qui face aux situations difficiles préfère les solutions répressives. Le premier objet, traité de façon ouvertement passionnelle, introduit pour des crimes certes très graves une catégorie juridique adaptée aux génocidaires, qui n'apaisera pas de manière certaine la souffrance des victimes. Quant au deuxième, il perpétue l'hypocrisie d'une société où des milliers de fumeurs de cannabis fument illégalement des produits peu sûrs en toute liberté, alors que les mesures permettant d'encadrer et de contrôler la consommation sont refusées.
Concernant la loi cantonale sur la santé enfin, la GVA est satisfaite de son acceptation massive: le seul aspect discuté, celui regardant la fumée passive, offre en effet un compromis garantissant la liberté des non-fumeurs face à la fumée passive et celle des fumeurs à travers la possibilité d'installer des fumoirs. Il est à relever qu'une solution à la genevoise bannissant sans exception la fumée de tous les lieux publics aurait été tyrannique.
Gauche valaisanne alternative, 30 novembre 2008